Histoire de Saint Martin


Saint Martin

Pourquoi fêtons-nous la Saint Martin le 11 novembre ?

Histoire de Saint Martin : évêque de Tours et Apôtre des Gaules  (315-397) 

Né en 316, dans une famille d’officiers dans une province romaine de Hongrie, Saint Martin encore adolescent s’engage dans un régiment de cavalerie sous l’Empereur Constantin. Affecté près d’Amiens, c’est pendant ce service militaire,  un soir d’hiver 334 qu’un événement va bouleverser sa vie : croisant un mendiant aux portes de la ville, il coupe son manteau en deux pour en partager la moitié avec le déshérité transi de froid.

La nuit suivante, Jésus lui apparaît en rêve, vêtu de son demi-manteau et dit : “Martin, qui n’est encore que catéchumène, m’a revêtu de cet habit.” Cette vision renforce sa piété naissante et le jeune homme reçoit le baptême à l’âge de 18 ans.

Au bout de deux ans de service militaire, il estime que sa foi de chrétien lui interdit d’être soldat. Il est alors jeté en prison pour trahison, mais les Gaulois se rendent par miracle et il est aussitôt libéré de ses obligations militaires.

Saint Martin rejoint Saint Hilaire de Poitiers

Mais Martin se rend à Tour où il devient disciple de Saint Hilaire de Poitiers (13 janvier). Son statut d’ancien militaire l’empêche de devenir prêtre. Quand celui-ci est banni, il rentre quelques temps en Italie et vit un bref moment reclus sur une île déserte. A 44 ans, il s’installe sur un domaine que Saint Hilaire lui indique et Martin y créé un petit ermitage où il est rejoint par de nombreux disciples. Ce premier monastère de Gaule, est le lieu de l’activité d’évangélisation de Saint Martin pendant 10 ans.

Il voyage dans l’Ouest prêchant et évangélisant. Il est nommé évêque de Tours en 371. La légende raconte que pour se soustraire à un tel honneur, il se réfugia dans un poulailler. Mais celui-ci était plein d’oies et leurs cacardements trahit sa présence. (Depuis par tradition, l’oie rôtie est devenu le plat traditionnel à cuisiner le jour de la Saint Martin)

L’évêque Martin entreprend de convertir les païens de Touraine et de construire des églises pour leurs cultes. Il fonde ainsi un monastère à Marmoutier, en face de Tours, où il se retire fréquemment pour chercher la quiétude et la rigueur de la vie monacale. Le saint meurt à Candes, en 397.

Le culte de Saint Martin

La vénération dont Saint Martin fit l’objet au Moyen-Age doit beaucoup à la Vita Martini de son ami Sulpice Sévère. Le texte énumère de nombreux miracles qui ont été accomplis par le Saint. Des pouvoirs surnaturels sont même attribués aux fils de son manteau. Dès le milieu du V siècle, les pèlerins affluent par milliers vers la petite chapelle érigée sur la tombe de Candes-Saint-Martin, sur la Loire, au point qu’il faudra une basilique pour abriter ses reliques sous le maître-autel.

Plusieurs dynasties royales de France se placeront sous le patronage de Saint Martin. Les Mérovingiens attribueront leurs victoires sur les Alamans à son intercession et leurs successeurs Carolingiens poursuivront cette vénération.

Le sanctuaire de Saint Martin de Tours deviendra une étape majeure sur les routes de pèlerinage du Moyen-Age. En 1453, ses reliques seront translatées dans un reliquaire somptueux, mis à sac par les protestants durant les Guerres de Religions (XVI siècle) et profané pendant la révolution Française. En 1925, une nouvelle basilique sera consacrée sur le même lieu.

Saint Martin fit figure de protecteur de l’armée durant la guerre Franco-Allemande de 1870-1871. Cette figure sera renforcée à la fin de la première guerre mondiale puisque l’armistice fut conclu le jour de la Saint Martin, ce qui est interprété comme un signe de son intercession en faveur de la France. La fête a lieu par ailleurs après les vendanges et l’on lui attribue un rôle de premier plan dans la diffusion de la culture du vin.

 « Saint Martin et le Mendiant », Le Greco, 1597-1599 Huile sur toile